Kabri :

Le président a déclaré que nous n’étions pas des hommes et là, je me permets de lui dire que ce que nous avons fait depuis le début de saison prouve le contraire. Et cela, il le sait parfaitement. Nous avons travaillé dans des conditions des plus difficiles et il fallait beaucoup de sacrifices de notre part pour rester compétitifs et donner la meilleure image possible d’un club respectable.

Que peut-on dire de la situation du club ?

Il ne faudrait pas se tromper de cible, car nous n’avons rien fait de plus que de demander nos droits. Je précise que c’est une demande de l’ensemble des joueurs et non de certains éléments particuliers. Cela n’a jamais été fait dans le but de porter préjudice à un club pour lequel nous avons tant donné durant la phase aller, en dépit des contraintes de toute nature. Notre action a été entreprise pour faire prendre conscience à tous que nous sommes des fonctionnaires et nous devons être payés comme tout travailleur qui exerce son métier, sans plus.

L’administration estime que votre comportement est dénué de tout fondement ?

Je dois rappeler qu’à la fin de la rencontre devant l’ASMO, le président avait soutenu l’action de ses joueurs devant la presse. Comment expliquer alors ce revirement dès le lendemain avec autant de reproches et de remarques infondés. Personnellement, j’ai roulé ma bosse un peu partout et il y a des pratiques que je ne peux accepter. Cela me fait penser aux propos de l’un de mes coéquipiers qui a dit qu’à l’heure actuelle pour jouer au football, il faudrait ne pas avoir de dignité. Quelque part, il faudrait méditer là-dessus.

Et ce refus de porter le brassard de capitaine d’équipe ?

Porter le brassard de capitaine engagerait le porteur à faire preuve de plus d’efforts, de réserves et de responsabilité. Or dans notre club, ce n’était pas le cas. Bien au contraire, c’était devenu une contrainte. C’est ce qui a justifié mon refus de le porter. Medjoudj l’a lui aussi refusé, pourtant il connaît mieux que moi l’environnement du club.

Il y a de quoi se poser moult questions, n’est-ce pas ?

Le président a déclaré que nous n’étions pas des hommes et là, je me permets de lui dire que ce que nous avons fait depuis le début de saison prouve le contraire. Et cela, il le sait parfaitement. Nous avons travaillé dans des conditions des plus difficiles et il fallait beaucoup de sacrifices de notre part pour rester compétitifs et donner la meilleure image possible d’un club respectable. Maintenant, je ne demande qu’une notification à la sanction qu’il va prendre à mon égard, car ma décision est prise, je ne reviendrai plus.

Vous semblez vraiment déçu et hors de vous ?

Comment ne pas l’être, après tant d’efforts, pour être remercié de la sorte. J’ai onze années de football et là où je suis passé, je jouis de beaucoup de respect de la part de mes ex-coéquipiers et autres adversaires. Ceci est ma vraie image, pas celle que l’on voudrait faire de moi à la veille de mon retrait du football.

Quelle est votre opinion sur ceux qui sont revenus ?

Nous avons décidé, d’un commun accord, de bouger pour être rétablis dans nos droits et si certains ont fait marche arrière, cela les concerne. Moi en tout cas, je n’ai envoyé ni fax ni justificatif pour éviter toute sanction. Partant de là, j’assume mon entière responsabilité avec cette décision de ne plus revenir.

Pourtant, l’équipe occupe la seconde place au classement ?

Moi, je le sais et j’en suis conscient. Peut-être que l’autre partie ne le sait pas. Personnellement, je suis formel, car avec un minimum de moyens, le club a la possibilité d’accéder. Le tout serait de savoir si le président le veut vraiment. Je retiendrai le fait que le CSC reste dans la course à l’accession et cela dérange. Ce qui est inadmissible.

Quelle est votre réaction aux poursuites judiciaires invoquées par l’administration du club ?

Faut-il vraiment en rire ? Nous sommes à la phase aller et nous avons un retard dans le payement de notre première tranche et pour cela, on voudrait nous traîner devant la justice. Il y a de quoi rester perplexe. Que l’administration nous régularise et qu’elle nous este en justice, après il n’y aura aucun problème à cela.

De par votre expérience, comment voyez-vous la suite ?

De tout temps, le CSC a réussi son entame de championnat avant de baisser de rythme et de laisser échapper l’accession. C’est ce qui semble se passer à l’heure actuelle et c’est dommage. Je suis venu apporter ma contribution, sans plus. Pour preuve, toutes les marques de reconnaissance que je reçois des Sanafir qui savent faire la part des choses. A ceux qui cherchent à ternir mon image de marque, je leur dis qu’ils n’y arriveront jamais, car j’ai tout donné au club et ce, sans aucune retenue. C’est simplement dommage que ça se termine de la sorte.

En conclusion, qu’avez-vous à ajouter ?

J’estime que mon expérience à Constantine a été positive à plus d’un titre sur bien des points. J’estime avoir rempli convenablement mon rôle et je ne regrette rien. Jouer devant un pareil public comme celui du CSC n’est pas rien et je dirais que le club appartient à ce public et non à tel ou tel responsable. J’ai connu des gens superbes qui aiment leur club, alors que d’autres ne font que parler dans le vide. Je ne regrette nullement cette grève et le temps me donnera raison. L’histoire retiendra que j’ai quitté le club, alors qu’il occupait la seconde place.


Tahar Aggoune - Le buteur

 

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