Un derby qui n’a, certes, plus rien à voir avec les confrontations "épiques" des années 70, mais qui aura assurément un parfum particulier cette année et ce, pour plusieurs raisons. La première est que la rencontre, contrairement aux saisons précédentes, se déroulera en nocturne sur la pelouse flambant neuve du stade de la ville qui pourra accueillir, pour l’occasion, plus de 30.000 spectateurs.

La seconde raison du cachet distinctif de ce match entre le Doyen et le Mouloudia est liée au classement des deux formations. Troisièmes ex aequo en compagnie du Paradou AC, avec 12 points au compteur, les deux équipes, en effet, affichent clairement leurs ambitions et ne jurent que par la victoire. Comme de coutume, il n’est question que de ce derby, dans les discussions toujours passionnées du " café du commerce " où chacun y va de ses supputations et de son pronostic. Plusieurs quartiers de l’antique Cirta, abondamment barrés de banderoles blanches ou vertes et noires, selon que l’on soit " Mociste ", ou "Clubiste ", donnent déjà le ton à une rencontre qui ne ressemble jamais aux autres.

Prudent, le coach mouloudéen, Hocine Zekri ne fait pourtant pas une "montagne" de ce derby qui constitue, selon lui, un match où son team devra " s’employer à fond " pour rester dans la dynamique née de la victoire acquise de haute lutte, le week-end dernier, face au CA Batna. " Je ne serai qu’à mon deuxième match en tant qu’entraîneur du MOC, et j’ai tout le temps de voir encore venir en ne changeant rien à mes méthodes de travail ", affirme-t-il sans trop se " mouiller " quant à l’issue de la rencontre.

Son collègue d’en face, le Franco-Serbe Daniel Jankovitch, sans se montrer beaucoup plus loquace, estime que son équipe " affiche une forme optimale " et arrive désormais à " mieux négocier ses matches".

La dernière rencontre des " Sanafir " à Tlemcen, face au Widad local, ponctuée par un nul méritoire (1-1), semble en tous cas donner de l’assurance à Jankovitch et à ses troupes qui affichent, semble-t-il, un peu plus de sérénité que dans le camp du Mouloudia. " Cela ne veut strictement rien dire!", s’écrie pourtant un "Mociste" d’une cinquantaine d’années, fièrement coiffé une casquette à visière aux couleurs de son club. " Le classement, l’effectif, le nom de l’entraîneur, la forme du moment, tout ça, c’est du bla-bla", estime-t-il avant d’expliquer que le jour du match les 22 joueurs seront " portés par leurs supporters et se donneront à fond " et la victoire sourira, selon lui, aux plus combatifs et pas nécessairement aux meilleurs sur le papier".

En attendant le verdict du terrain, ce supporter ne manque cependant pas d’appeler tous les mordus des deux clubs, notamment ceux qui garniront, jeudi soir, les travées du stade, de faire honneur à Constantine en se montrant fair-play

El Moujahid